Voici la suite de l’histoire…
Elle est arrivée dans ma vie…Deva, ma première Galga, mon amour perdu.
Un an déjà qu’elle m’a quittée et je ne peux toujours pas penser à elle, ni regarder les photos sans que cela me plonge dans une terrible nostalgie.
Je la cherche toujours.
Irrémédiablement je la cherche surtout lorsque je vais en Espagne, je me dis que peut-être un jour, je la retrouverai.
En fait, nous allons remonter plus loin dans mes souvenirs, avant le début de l’histoire…
J’ai beaucoup de mal à faire le deuil de mes animaux, depuis toute petite, ça a toujours été une tragédie, quelque chose d’insurmontable pour moi.
À l’époque c’étaient les chats, j’adorais les chats mais ils disparaissaient toujours, souvent écrasés par une voiture ou empoisonnés par les voisins. C’était un drame à chaque fois, je les cherchais avec mon père pendant des jours et des jours, je ne dormais plus, je ne mangeais plus, tant que nous n’avions pas retrouvé les corps.
Je me souviens de Clochette, elle s’était cachée sous une remorque, elle avait été empoisonnée et était prise de terribles convulsions. Il aurait fallu l’euthanasier mais j’ai tellement pleuré que mon père a demandé au vétérinaire de tenter de la sauver et elle est morte quelques jours plus tard.
Et d’un autre, je ne me souviens plus de son nom, c’est loin, très loin…
Nous l’avions cherché pendant plusieurs jours, je me souviens que mon père ne voulait plus arpenter les bords de route mais à nouveau je ne dormais plus, je ne mangeais plus, alors on a continué à le chercher.
On a fini par le retrouver, le corps bouffé par les asticots, une vision d’horreur qui a hanté mes jours et mes nuits. Alors nous l’avons enterré dans le jardin en faisant les choses bien comme d’habitude, on mettait des fleurs, on faisait une belle sépulture ou je pouvais venir me recueillir.
Mais rien n’y faisait, je n’arrivais pas à oublier la vison de son petit corps rongé par les asticots. Alors j’ai demandé à mon père de le déterrer pour l’incinérer, je ne voulais pas qu’ils finissent de le dévorer, je ne supportais pas cette idée.
J’ai insisté mais il a refusé, il ne comprenait pas que j’avais besoin de ça pour faire mon deuil.
De nouveau je ne dormais plus, je ne mangeais plus.
Alors j’ai demandé au voisin de le faire en cachette avec moi, il a accepté à condition que je lui promette de ne pas vouloir regarder son corps.
Je ne sais plus quel âge j’avais, 10 ans peut-être…
Alors, nous l’avons fait, il l’a retiré de la terre pour le mettre sur le petit bûcher que nous avions préparé ensemble. C’était comme un cérémonial, quelque chose de doux qui m’a apaisée.
Et j’ai récupéré les cendres dans une jolie boîte bleue que j’ai toujours d’ailleurs.
À la suite de cela, mon père a pris la décision qu’il n’y aurait plus de chats à la maison.
Il pensait que c’était mieux pour moi, il avait certainement raison à l’époque, parce que j’étais dans l’incapacité de surmonter ces deuils. Il valait peut-être mieux me sevrer d’eux pour que je sois moins malheureuse.
En fait l’amour des animaux me vient de loin, de très loin… je n’ai pas le souvenir d’une vie sans eux mais comment dire, j’ai surtout le souvenir de ma détresse lorsqu’ils mouraient et les bons moments passés avec eux m’échappent.
Je ne sais pas trop comment vous expliquer ce sentiment mais c’est toujours de la tristesse et de la nostalgie.
C’est grâce à Deva, ma première Galga que je suis en train d’écrire sur ce blog.
Lorsque j’ai plongé mon regard dans le sien, j’y ai vu le martyr des Galgos tout entier.
La première photo d'elle, elle était encore en Espagne, il y avait tant de terreur dans ses yeux.
Ce fut comme un tourbillon, quelque chose contre lequel je ne pouvais pas lutter.
Je l’ai aimée passionnément, éperdument mais cet amour-là ne me suffisait pas, je pensais irrémédiablement à ceux qui étaient là-bas.
Il y en avait tant d’autres à sauver.
J’ai su à ce moment précis, que ma vie serait à jamais dédiée aux Galgos et que rien ni personne ne pourrait changer cela.
Alors je me suis lancée à corps perdu dans ce combat, au risque de me perdre et de tout perdre.
Plus rien d’autre n’avait d’importance et J’ai définitivement fermé la boîte à souvenirs pour entrer dans le monde de la Protection animale.
Je ne le pensais pas si cruel, j’étais bien naïve à l’époque…
À mardi prochain.