Les blablas du mardi sont devenus une institution, une sorte de rendez-vous entre nous et l’occasion pour moi de vous parler à cœur ouvert.
Il y a ceux qui aiment cette rubrique et ceux qui n’aiment pas mais qui la lisent quand même.
C’est plus fort qu’eux, ils ont besoin d’y mettre leur nez.
Qu’est-ce qu’elle va dire aujourd’hui, de quoi va-t-elle se mêler, qui va-t-elle critiquer ou assassiner ?
Je pense souvent à mes détracteurs d’ailleurs quand j’écris.
J’aime bien appuyer là où ça fait mal, là où je sais que ça va faire « mouche », quitte à me faire lyncher ensuite, je m’en moque, tout glisse.
Je dis ce que j’ai envie de dire, ça a toujours été comme ça.
Il y a quelque temps, une fidèle lectrice me suggérait d’arrêter de blablater et de conserver mon énergie à sauver les galgos. Je voulais simplement lui dire que de l’énergie j’en ai plus que de raison, qu’elle bouillonne en moi comme un volcan en éruption et que les blablas sont aussi le moyen de me libérer de cette lave qui coule dans tout mon intérieur.
Des obstacles, j’en ai franchi et je peux vous dire qu’on m’en a mis des bâtons dans les roues.
Parfois je me demande comment j’ai pu trouver la force de résister à tout cela, la force de toujours tenir debout et de me relever quand j’ai été à terre, le nez dans la poussière.
Au mois d’avril j’ai bien failli tout arrêter lors du putsch organisé par quelques anciens membres de mon équipe avec la ferme intention de me briser pour de bon et de détruire la belle association que Martine avait fondée.
Alors je me suis complètement déconnectée pour tenter de me retrouver.
Pendant quelques jours, plus de téléphone, plus d’ordinateur, plus rien, juste ma vie et moi, ma famille et moi, mes chiens et moi.
Je suis allée puiser au plus profond de mon intérieur le peu d’énergie qu’il me restait et je me suis demandé ce qu’il fallait que j’en fasse.
À quoi devait servir cette toute petite flamme qui brûlait encore en moi et qui menaçait de s’éteindre à tout moment ?
J’ai beaucoup pleuré, un océan de larmes, je crois que je n’avais jamais autant pleuré.
Fallait-il que je me rende à l’évidence et que je fasse le deuil de ce qui porte ma vie depuis dix années maintenant : « mon combat pour les galgos » ?
Est-ce que j’étais arrivée au point de non-retour et qu’il fallait que j’arrête tout pour me préserver ?
Mon entourage m’a beaucoup portée, mon mari, mes enfants, mes parents, mon frère, ma soeur et m’ont confortée dans l’idée qu’il fallait que je mette un terme à tout ça, que c’était trop lourd à porter, qu’il y avait beaucoup d’autres choses à faire dans la vie que de sauver des chiens.
Je crois qu’ils me l’ont trop dit et je les en remercie : c’est grâce à eux si je suis toujours là.
Je les ai faites avant toutes ces choses qui me paraissent tellement futiles aujourd’hui.
Oui il fallait que je profite mais de quoi et comment profiter alors que des milliers de galgos meurent chaque année en toute impunité ?
Il m’est donc apparu comme une évidence à ce moment-là que c’était pour eux que j’avais envie de continuer à vivre et pas pour « profiter », c’était très clair je ne pouvais pas arrêter.
Ce passage à vide fut un mal nécessaire, je suis persuadée aujourd’hui qu’il fallait en passer par là pour redonner une énergie positive à Lévriers sans Frontières.
Tous ensemble nous avons relevé les manches pour reconstruire les nouvelles fondations de notre belle association, un élan extraordinaire et une dynamique inouïe.
Non, nous n’étions pas décidés à nous laisser mourir.
Aujourd’hui nous sommes forts d’une nouvelle équipe soudée qui porte haut et fièrement les couleurs de Lévriers sans Frontières.
Nous surfons sur une nouvelle aire, un dépoussiérage bénéfique et nécessaire qui a donné une nouvelle impulsion à notre association.
Ce passage à vide m’a permis de prendre du recul, beaucoup de recul.
Je sais maintenant garder des moments pour moi et pour ceux que j’aime.
Je me suis rendu compte que je ne savais plus le faire, qu’en fait chaque jour de ma vie était consacré aux galgos depuis dix ans, que j’avais balayé trop de choses importantes dans ma vie personnelle.
Alors je remercie tous ceux qui sont à l’origine de ce grand nettoyage de printemps, c’est tellement agréable de refaire la déco à ce moment de l’année.
La maison est ensoleillée aujourd’hui, tout a changé, c’est agréable à vivre, et moi, je suis tellement plus sereine dans ces nouveaux locaux.
Ils sont frais et clairs, je m’y sens bien.
En fait , j’écris j’écris et je me rends compte que je n’avais pas l’intention de vous parler de cela aujourd’hui mais du sauvetage de samedi.
Tant pis, c’est ça les blablas du mardi… Je vous laisse regarder le diaporama de Stéphanie notre nouvelle photographe officielle en chef !!!
Et en musique s'il vous plait, c'est bien mieux qu'avant.
Merci à celles et ceux qui se sont barrés.
Merci à celles et ceux qui sont restés.
Merci à celles et ceux qui sont arrivés pour nous aider à reconstruire
Lévriers sans Frontières.