Adieu Cadix et rebonjour Prune, trois ans ont passé et te revoilà....

15 avril 2017 6 15 /04 /avril /2017 06:42

Adieu Cadix et rebonjour Prune, trois ans ont passé et te revoilà....

Trois années ont passé et je n’ai rien oublié, non, je n’oublie jamais rien

C’était en décembre 2014 à l’époque de mes bottes en caoutchouc roses qui nous ont tant fait rire, j’avais oublié les miennes alors je m’étais acheté celles-là vite fait dans un supermarché avant de prendre l’avion et elles me faisaient affreusement mal aux pieds, ça c’est pour la petite histoire…

Prune, je m’en souviens comme si c’était hier…

C’était en fin de journée à la FBM, la saison de chasse battait son plein et les galgos n’avaient cessé d’entrer au refuge, nous en avions déjà réservé beaucoup, beaucoup trop, nous étions épuisés dans nos têtes et dans nos corps.

Eh oui, ce n’est pas facile lorsque l’on est sur place de résister face à tant de détresse, de ne pas se laisser aller à vouloir tous les sauver.

Alors que nous pensions en avoir terminé avec cette journée harassante, elle est arrivée, notre noiraude, un galguero venait de la jeter comme un tas de merde.

Eh bien, trois années après son adoptante a fait exactement la même chose, c’est fou quand même quand on y pense, comment peut-on n’avoir aucun attachement pour l’animal qu’on a choyé pendant toutes ces années, je ne m’y ferai jamais et je ne comprendrai jamais.

Elle ne vaut pas mieux que lui et encore moins que lui parce que lui n’avait jamais rien promis à cette galga.

Prune, je ne l’ai jamais oubliée, comme tous ceux qui sont passés entre mes mains d’ailleurs et lorsque je regarde mes photos je me souviens de chaque instant passé avec eux, c’est pourtant furtif, mais tous ceux qui passent par mon objectif, je m’en souviens comme si c’était hier

« Il y en a encore une qui vient d’arriver »

Comment aurais-je pu la laisser alors que j’avais réservé tous ceux qui étaient entrés tout au long de cette journée ?

Elle était légère comme une plume, Prune, ça ne se voyait pas trop sous sa robe noire à poils longs mais lorsque je l’ai lavée je sentais tout son squelette au point que j’avais peur de la casser, elle se laissait faire et n’osait pas bouger comme si l’eau qui coulait sur son pauvre corps décharné lui faisait du bien et elle me regardait comme pour me remercier de lui avoir ouvert les portes de mon cœur, si grandes pour tous ces êtres de souffrance.

Vous voyez, je me souviens de tout, de l’instant, de la personne qui était derrière l’objectif, de chaque mot, de chaque boutade, je lui disais qu’on en avait déjà trop réservé, que ce n’était pas raisonnable, je me demandais comment on allait faire pour tous les remonter et surtout les faire adopter…

Et puis tout à coup on s’est mis à chanter comme pour nous donner du baume au cœur, ça nous est venu comme ça « les brunes comptent pas pour des prunes », la chanson de Lio qu’on a entonnée, comme pour dire à cette pauvre galga, ben non on ne va pas te laisser là , pourquoi tu n’aurais pas ta chance toi aussi ?

Alors imaginez-vous quand un jour le téléphone sonne et qu’au bout du fil une voix m’annonce sèchement un retour imminent.

Trois ans après Prune n’est plus bonne à rien, elle tire en laisse et puis elle saute la clôture qui fait presque 2 mètres de hauteur. Oh, la vilaine Prune qui ne s’appelle plus Prune mais qui a repris son nom de baptême dès lors qu’on lui a remis le collier bleu.

Eh oui, la dame en a adopté un autre il y a un an, pas chez nous et celui-là n’a que des qualités alors que Prune est devenue une vilaine fille, une indésirable, un truc qu’on jette comme une vieille loque.

Je suis écœurée, face à tous ces abandons, face au triste constat que je fais aujourd’hui.

Le chien est devenu un objet de consommation et le galgo une race à la mode.

Le combat que je mène pour eux depuis dix ans perd tout son sens, je ne m’y retrouve plus.

Adieu Cadix et rebonjour Prune, trois années ont passé et te revoilà, ton museau a blanchi, t’as vieilli,c'est peut être pour ça qu'elle t'a abandonné..

ça va pas être facile de trouver chaussure à ton pied, les noiraudes comme toi au museau grisonnant personne n’en veut, c’est comme ça, encore une sacrée épine dans le pied !

https://www.levriers-sans-frontieres.com/prune-f-dept-44/

Joyeuses fêtes de Pâques...