Des blablas tout doux aujourd’hui et qui n’auront pas un succès fou…, mais je ne vais pas taper chaque semaine sur tout ce qui bouge. Je sais que tout le monde aime ça, mais bon, chaque fois je trinque, et ça y va bon train sur les réseaux sociaux.
J’en ai pris plein mon grade suite aux blablas de mardi dernier, je vais donc aujourd’hui courber l’échine et faire preuve de résilience.
Nous sommes à quelques jours de notre troisième sauvetage de l’année et toutes les abeilles de LSF se mettent à butiner. Notre ruche est en effervescence, et chaque membre de l’équipe a son rôle à jouer. Une organisation bien huilée, mais qui est toujours source de stress pour chacun d’entre nous.
Il y a les galgos qui arrivent d’Espagne et que nous cherchons à placer, et il y a les galgos que nous avons placés et qui reviennent.
Nous étudions chaque demande avec précision, nous organisons une visite à domicile mais malgré cela nous ne sommes jamais à l’abri d’un échec.
Oui, un retour est toujours un échec et chaque fois nous remettons en question l’acceptation du dossier que nous avons pourtant mené avec sérieux.
Il y a des retours obligés qui se font dans la douleur et les larmes, des adoptants qui n’ont pas d’autres choix que de rendre à l’association le galgo qu’ils ont adopté parce qu’il ne s’est jamais adapté et que la situation se dégrade au point de devoir se séparer de ce chien qu’ils ont tant aimé.
Il ne faut pas croire que le placement d’un galgo est chose facile, c’est un chien de meute qui a besoin de liberté et de congénères, et qui ne va pas s’adapter à toutes les situations.
Les gens ont trop tendance à penser que le chien sera reconnaissant de l’amour porté et que cela suffira à faire son bonheur.
Mais non, un chien ne fonctionne pas comme cela, un chien ne pense pas comme un humain et comment fera-t-il savoir qu’il n’est pas dans un environnement adapté ?
Bien souvent en dégradant.
Voilà pourquoi nous sommes très réticents lorsque vous êtes trop longtemps absents ou lorsque vous êtes en appartement.
Lorsque nous refusons des demandes d’adoption pour telle ou telle raison, il y a les gens qui comprennent tout à fait les raisons invoquées et qui l’acceptent, et d’autres qui ne sont pas contents et qui deviennent même agressifs parfois, nous accusant pour certains de préférer laisser nos chiens en Espagne et j’en passe…
Lorsque nous refusons un dossier, c’est toujours dans l’intérêt du chien et du postulant bien sûr, c’est essentiellement parce que nous avons des doutes, sur telle ou telle situation qui peut faire de cette adoption potentielle un échec. Parfois nous nous trompons certes, et il faut savoir que la décision n’est jamais facile à prendre.
Nous voudrions tant ne faire que de bons placements et sauver plus de vies, mais cela ne doit pas être au détriment du chien.
Et puis il y a les retours que nous ne comprenons pas, parce qu’ils se font sans larmes et sans douleur. On nous rend le chien comme un paquet au bout de plusieurs années parfois, il revient à la case départ parce qu’il n’est plus un bon chien, il se sauve, il ne veut plus rentrer dans la maison, enfin bref tous les prétextes sont bons pour se débarrasser du bébé.
Et oui mon bon Salom, ça fait plus de deux ans et te voici de nouveau avec le collier bleu LSF, vilain galgo va, tu n’as eu que ce que tu méritais !!
C’est bien fait pour toi, tu n'avais cas bien te tenir nom d'un chien !
Dans ces cas-là, pour nous, c’est de l’incompréhension et beaucoup de questions, mais comment font-ils pour abandonner comme ça celui qui les a accompagnés des années durant ?
Comment continuer à vaquer normalement à ses occupations sans penser à celui qu’on a trahi.
Je ne m’y ferai jamais, je ne comprendrai jamais comment on peut abandonner son chien comme ça.
En ce moment nous ressentons l’effet BB et nous recevons beaucoup de demandes d’adoption.
Beaucoup de compulsif, allez tiens, on va en adopter un, un pauvre malheureux, et puis le lendemain plus rien, ça c’est dans le meilleur des cas. Mais bon, c’est une perte de temps et d’énergie pour tout le monde.
Et puis il y a ceux qui vont plus loin, qui nous font nous déplacer et puis après silence radio.
Vous me direz, c’est bien, mieux vaut cela qu’un mauvais placement, mais bon parfois on en a marre d’être pris pour des couillons.
Un peu de respect pour notre travail, s’il vous plaît, un peu de compassion pour nos galgos aussi…