Il suffit qu’un regard se porte sur eux avec la promesse d’une vie meilleure, un collier bleu LSF autour du cou et ils deviennent beaux comme par enchantement.
Il y a la vie d’avant, des années de misère pour ces Galgos qui ne sont considérés que comme des outils de travail, qui ne mangeront jamais à leur faim, qui subiront la maltraitance, l’humiliation au quotidien, la torture pour bon nombre d’entre eux et la pendaison pour certains.
Et puis, la vie au refuge, certe bien plus confortable mais là encore ils devront se battre pour survivre dans la promiscuité. C’est la loi du talion, la loi de la meute et chacun devra trouver sa place tant bien que mal.
Les belles femelles et les chiots n’y resteront pas longtemps, ils auront cette chance, d’être très rapidement pris en charge par une association car facilement adoptables.
Les autres, les abîmés, les traumatisés, ceux-là même qui ont soufferts, y croupiront pendant des mois, voire des années car ils ne correspondent pas au stéréotype souhaité par bon nombre de candidats à l’adoption.
Celui qui n’a jamais mis les pieds en Espagne est bien loin de s’imaginer, ce que nous ressentons, nous protecteurs, lorsque nous devons faire ce choix draconien de sélectionner une poignée de chiens à sauver et de laisser les autres. Il y a des regards qu’on n’oublie pas, ceux-là même que nous aurions voulu remonter en France parce que, usés par des années de maltraitance.
Des Galgos qui ne ressemblent plus à rien, qui portent derrière eux un lourd fardeau de souffrance et qui n’ont plus d’espoir dans le regard. Ceux-là, ne se jetteront pas sur les grilles quand nous passerons dans les allées du refuge, a quoi bon, ils sont résignés.
Ils resteront prostrés dans les abris, justement à l’abri des regards. Nous devons aller vers eux, les chercher, les dénicher et nous les trouveront complètement recroquevillés dans un panier en plastique, la peur au ventre, les pupilles complètement dilatées.
Certains tremblent tellement que nous entendons le claquement de la corbeille sur le ciment, je crois qu’ils pourraient mourir de peur.
Quand nous diffusons les photos de ces pauvres créatures, ils font pitié « oh le pauvre » mais ils ne « tapent que très rarement dans l’œil » de nos adoptants.Trop peu de gens, font cette démarche de cœur, d’adopter un Galgo abîmé.
Et pourtant, beaux et majestueux, ils le deviennent, je vous l’assure dès lors qu’ils sont enfin aimés et respectés.
Regadez Clou, devenu Clovis , avant et après, ces photos suffisent à résumer ce que je viens d’écrire.
Clou avant au refuge depuis des mois.
Clou devenu Clovis, arrivé en France samedi.C'est comme si Clou n'existait plus et qu'il s'était tranformé en Clovis d'un cou de bagette magique.