C’est l’histoire d’une super nana qui avait du chien et qui aimait les chiens plus que de raison.
Elle maîtrisait sa vie, son boulot, ses gosses et sa maison, sauf qu’elle n’y laissait jamais entrer personne comme pour se cacher de ce syndrome inavoué dont elle avait parfois conscience mais qu’elle refoulait d’un revers de manche.
Non, c’était bel et bien de l’amour qu’elle avait pour les animaux, elle tentait sans cesse de s’en persuader parce qu’elle savait inconsciemment qu’elle était sous l’emprise de Noé.
Il est là, tapi dans l’ombre, il guette bon nombre de personnes qui s’engagent dans les associations de protection animale, parce qu’elles sont un excellent vivier et qu’elles permettent à ces personnes malades d’assouvir leur soif d’accumuler les animaux.
Il a vite fait, Noé, de vous emmener dans l’abîme de la négligence qui devient maltraitance sous couvert d’amour et de sauvetage.
La super nana était dans le déni total de sa propre vie, qu’elle clamait si bien remplie, tout cela n’était qu’une vitrine qui un jour a éclaté en mille morceaux.
Les personnes qui sont sous l’emprise de Noé sont souvent sympathiques, elles forcent l’admiration de leur entourage virtuel surtout, parce que l’entourage proche, lui, sait… mais se tait.
Moi, je savais pour super nana, mais je me suis tue comme les autres, en fait je l’appréciais et je n’osais pas lui en parler ou lui refuser d’adopter un nouveau lévrier, je balayais Noé, je me disais non pas elle.
Et pourtant je faisais partie de ceux qui n’étaient jamais entrés chez elle, et puis un jour j’ai vraiment eu la puce à l’oreille, c’était un jour où elle m’a délibérément fermé sa porte sous un mauvais prétexte, et pourtant je la côtoyais depuis des années.
Là je me suis dit qu’elle avait des choses à cacher et j’ai vraiment pris conscience que super nana n’avait rien de super en fait et qu’elle était sous l’emprise de Noé.
Quelques mois plus tard, tout s’est effondré pour elle, et nous sommes allés rechercher quelques-uns des chiens qu’elle avait adoptés chez nous.
En fait elle était famille d’accueil et elle voulait toujours tous les garder sous prétexte qu’ils ne pouvaient pas être mieux ailleurs que chez elle, que personne ne pourrait les aimer comme elle les aimait.
Il est comme ça, Noé, il vous fait croire des trucs bidon.
Deux ans ont passé, et aujourd’hui je sais qu’elle recommence à accumuler les chiens.
Oui, il est comme ça Noé, il ne vous lâche jamais.