Un symdrome qui plane sur la tête des protecteurs d'animaux
La fatigue compassionnelle représente le résidu émotionnel provenant d’un travail au cours duquel un individu est exposé à la souffrance et à des événements traumatiques.
La fatigue compassionnelle, parfois appelée ‘traumatisme vicariant’ ou ‘stress traumatique secondaire’, affecte les personnes exposées à la souffrance traumatique des autres. Il s’agit d’unétat psychologique reconnu et dont on sait qu’il affecte les individus qui travaillent pour la protection des animaux, qui font face à la souffrance et à l’abus des animaux, ainsi que ceux qui travaillent dans les refuges pour animaux et qui doivent faire face à l’euthanasie. Il affecte également les médecins, les infirmières, le personnel des services d’urgence, les conseillers, les travailleurs sociaux, les bénévoles et les membres du clergé. Quasiment toute personne qui effectue un travail émotionnellement intense pour la protection des animaux (en particulier les enquêtes, les sauvetages, le travail sur des cas de cruauté et l’euthanasie) est susceptible de subir une fatigue compassionnelle.
Le concept de la fatigue compassionnelle n’a fait son apparition dans la littérature psychologique qu’au cours des dernières années. Elle représente le contrecoup de l’attention prêtée aux personnes ou aux animaux traumatisés. La fatigue compassionnelle représente le résidu émotionnel provenant d’un travail au cours duquel un individu est exposé à la souffrance et à des événements traumatiques. Les professionnels qui travaillent avec des personnes ou des animaux, en particulier
ceux qui souffrent, doivent non seulement gérer le stress ou le mécontentement habituels dus au travail, mais également les émotions et les sentiments personnels pour ceux qui souffrent.
La fatigue compassionnelle peut être à l’origine d’un niveau de performance médiocre au travail et d’un effondrement de l’amour-propre, et conduit parfois certaines personnes à abandonner complètement leur travail de protection des animaux. Ce n’est pas la même chose qu’un épuisement, mais ceci peut en être une conséquence. Les personnes qui en souffrent sont également susceptibles de ressentir une tension dans leur vie familiale, voire même de tomber en dépression clinique ou de souffrir d’autres problèmes de santé mentale.
LA FATIGUE COMPASSIONNELLE EST UNE FATIGUE OU UN ÉPUISSEMENT
ÉMOTIONNEL ET SPIRITUEL QUI SUBMERGE UNE PERSONNE ET QUI ENTRAÎNE UN DÉCLIN DANS SA CAPACITÉ À ÉPROUVER DE LA JOIE OU À COMPRENDRE ET SE
SOUCIER DES AUTRES
Elle peut affecter les individus qui donnent énormément d’énergie et de compassion aux autres au cours d’une période de temps, mais qui ne sont pas en mesure d’obtenir un retour suffisant pour se rassurer que le monde conserve une part d’espoir. Le constant don de soi en termes de compassion et d’attention au fil
du temps est à l’origine de ce sentiment.
Les professionnels qui observent ou qui écoutent les récits relatant la peur, la douleur et la souffrance des animaux sont susceptibles de ressentir une peur, une douleur et une souffrance semblables - par le simplefait qu’ils compatissent. C’est en effet souvent cette capacité à compatir qui pousse initialement les gens à travailler dans le domaine de la protection des animaux. S’il vous arrive de perdre de vue votre sens du moi et votre capacité à prendre du plaisir, et que votre travail vous apparaît comme la seule chose qui importe, il se peut que vous soyez sujet à une fatigue compassionnelle. La fatigue compassionnelle n’est pas la même chose qu’un épuisement. Un épuisement est lié au stress et aux tracas qui proviennent de votre travail; il s’agit de quelque chose de très cumulatif, qui est relativement prévisible et bien souvent des vacances ou un nouvel emploi permettent d’y remédier. La fatigue
compassionnelle est très différente. Il s’agit d’un état de tension et de préoccupation provenant du traumatisme individuel ou cumulatif des animaux tel qu’il se manifeste d’une ou plusieurs manières, y compris le fait de se remémorer l’événement traumatique et l’action d’éviter ou d’engourdir tout élément rappelant l’événement. Bien que semblable au stress lié à un incident critique (le fait d’être traumatisé par
quelque chose que vous avez effectivement ressenti ou observé), la fatigue compassionnelle constitue plutôt un stress post-traumatique secondaire.